Les accessoires en course à pied : réelle utilité ou arnaque marketing ?

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, comme ce fut le cas déjà de nombreuses fois par le passé, je me mets en retrait et laisse la parole à Sami du site https://le-lievre-en-baskets.com/. Je ne suis pas entièrement d’accord avec tout ce qui est dit dans cet article mais c’est ce que j’aime dans ce partage d’article, te faire découvrir un autre point de vue sur la CAP, une autre vision d’un passionné comme toi et moi… car tu le sais, la vérité ne se cache pas dans les paroles d’un seul individu mais dans la somme des connaissances de plusieurs individus. Je t’invite donc à mettre son site dans tes favoris et suivre ce jeune coureur qui est promis, je n’en doute pas, à une grande réussite en course à pied mais également dans l’aventure qu’il va vivre avec son site ! Mais en attendant, je crois que Sami a quelque chose à vous dire :  

Laissez-moi être honnête avec vous. Vous avez un gros problème.

« Mais qui c’est ce mec-là ?! » vous vous dites. Oui je sais je sais, je débarque sur votre blog préféré sans prévenir et en plus de ça je me permets de vous critiquer. Excusez-moi, mais c’est important

Vous avez un gros problème. Le pire c’est que je suis sûr que vous en êtes conscients, vous refusez simplement de l’admettre. C’est plus facile d’essayer de se donner raison que d’admettre ses torts. Pendant très longtemps j’ai souffert du même problème que vous, mais rassurez-vous ça se soigne très bien. Si vous restez jusqu’à la fin de l’article je vous promets que vous irez déjà mieux.

Alors ce problème, qu’est-ce que c’est ? Dès que vous mettez les pieds dans un magasin de sport, vous vous transformez en véritable rois et reines du shopping. Cristina Cordula serait fière de vous. Vous avancez vers le rayon course à pied, le cœur battant plus vite qu’avant votre première course officielle.

Une crème pour la récupération ? Vous achetez. Un porte-bidons ? Hop dans le panier. Un brassard pour le téléphone ? Allez ça coûte pas bien cher de toute façon.

Une heure de frénésie plus tard et vous vous retrouvez à la caisse découvrant avec stupeur que vous venez de réunir près de 50 euros d’accessoires de course à pied dont en vérité vous ne savez pas toujours bien quoi faire.

La course à pied est bien plus qu’un sport, c’est aujourd’hui un énorme business qui pèse près d’un milliard d’euros chaque année en France. Pour vous donner une idée, c’est le double du football ! (Bien sûr on parle uniquement de la vente de matériel et d’accessoire, vous l’aurez compris.)

Dans cette jungle regorgeant de produits tous plus attractifs les uns que les autres, pas toujours facile de s’y retrouver. Résultat ? Vous finissez par accumuler au fond de votre placard les résultats de vos dépenses inutiles.

Mais ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous aider. Je vais vous présenter quels sont selon moi les seuls accessoires réellement utiles et nécessaires à un coureur à pied. Vous pourrez oublier tout le reste. En plus de ça, je vais vous donner quelques techniques pour ne plus vous faire avoir lors de vos prochains passages dans un magasin de sport et n’acheter que ce dont vous avez besoin.

Allez, c’est parti !

Une montre cardio-GPS pour suivre vos performances :

Autant vous prévenir tout de suite, si vous ne devez acheter qu’un seul des produits que je présente dans la liste c’est sans doute celui-ci. La nature est bien faite, c’est aussi le plus cher (et de loin).

Je sais que l’on peut courir avec son téléphone en utilisant une application de suivi comme Runtastic ou Nike Run Club pour ne pas les nommer, mais croyez-moi, l’expérience est totalement différente.

Montre GPS pour le running

—>Top 11 Des Applications de Running en 2020 !

D’une, le GPS de votre smartphone est généralement moins précis que celui d’une véritable montre GPS. De deux, courir avec son téléphone dans la main pendant plus de 30 minutes n’est pas exactement une expérience agréable. De trois, la précision du suivi de votre progression que vous avez avec une montre n’a rien à voir avec ce que vous connaissez sur votre téléphone.

Suivi de la fréquence cardiaque, programmation de vos séances, contrôle de votre charge d’entraînement et j’en passe, vous allez vous surprendre à devenir un véritable petit ingénieur de la course à pied. D’accord, parfois on ne sait plus où donner de la tête (Je n’ai toujours pas saisi comment vraiment utiliser la mesure d’oxygénation sanguine que me propose ma montre). Toutefois le simple fait d’avoir à son poignet des informations sur son rythme cardiaque ou sur le nombre de répétitions à venir dans votre séance est un vrai bonheur.

Ce que je préfère avec cet accessoire c’est qu’il vous met entre les mains des données biologiques essentielles et facilement exploitables. VMAVO2 Max, Spo2, C3PO (bon ok il se peut que je n’aie pas vu celui-là sur une montre GPS), et j’en passe. On croit trop souvent ces mesures utiles uniquement aux athlètes en quête de performance.

C’est faux. Un débutant, qu’il veuille un jour devenir un athlète élite ou non, gagne à mieux se connaître et à avoir un œil plus expert sur sa pratique. En prime vous aurez cette sensation de satisfaction en regardant mois après mois votre progression confirmée par une amélioration de vos données biologiques. Un petit peu comme si vous amélioriez les statistiques de votre personnage dans un jeu vidéo.

Je sais, une montre GPS ne remplace pas un véritable test en laboratoire mais très honnêtement, pour 98% des coureurs l’estimation fournie par la montre sera largement suffisante.

Comme pour tout, vous trouverez des montres à moins de 20 euros comme à plus 700 euros (à ce prix-là, on parle plutôt d’ordinateur de bord que de montre, mais c’est vous qui voyez.) Je ne suis pas là pour vous dire quelle marque est la plus adaptée à votre profil.

En revanche, je vous conseille de ne pas jouer la carte de l’économie sur ce produit. Quand j’ai débuté la course, j’ai tenté d’acheter un petit bracelet GPS sur Amazon. A première vue il était parfait ! Pas trop cher, quelques fonctionnalités sympas, une application smartphone qui vient avec… l’affaire du siècle non ?

Eh bah non. Le GPS n’était pas fiable, l’application mobile assez mal conçue et au bout de deux mois la montre s’est éteinte pour toujours…

Je sais, ça coute cher une montre mais avec les chaussures c’est le seul achat réellement couteux que vous aurez à faire. (Pour les chaussures si vous êtes sur ce blog, vous êtes plutôt entre de bonnes mains !) Et si vraiment vous avez un budget limité, vous pouvez tout à fait trouver de bonnes affaires sur des produits reconditionnés sur des sites comme Backmarket ou Rakuten.

—>Test Et Avis De La Garmin Forerunner 30

Des bandes élastiques pour faire gonfler vos jambes : 

Ah la musculation… Si vous avez lu n’importe lequel de mes articles vous commencez à comprendre l’importance que j’y accorde. Ce n’est pas spécialement amusant, on ne prend pas l’air, on transpire, on a les jambes qui pèsent une tonne après, mais c’est terriblement important.

Durant mes deux premières années en course à pied je travaillais le renforcement uniquement lorsque j’étais blessé (et autant vous dire que ça arrivait plutôt souvent). Aujourd’hui j’ai enfin fini par prendre le problème dans le bon sens en me renforçant pour éviter la blessure. Résultat ? Eh bah je vais bien, je n’ai aucune douleur.

« Ouf Dieu merci je n’ai pas de petit bobo, je suis dispensé de musculation » Tut tut tut ! Restez-ici ! Le renforcement, c’est pour tout le monde.

Bien vous avez compris que vous alliez devoir y passer ? Ok, alors préparez à dépenser pas moins de… 10€ dans des bandes élastiques. Vous avez besoin d’un petit kit de 3 bandes fines pour travailler le bas du corps et d’un élastique plus grand pour le haut du corps. Et c’est tout. On est bien loin de l’abonnement en salle de musculation à plus de 300 euros, pas vrai ?

L’essentiel est de choisir des bandes élastiques adaptées à votre niveau. Elles doivent vous opposer suffisamment de résistance pour que les muscles travaillent mais pas trop pour vous permettre malgré tout d’effectuer correctement les mouvements.

L’avantage de travailler avec des élastiques est que le risque de blessure est très faible. Contrairement à la musculation en salle où un geste mal effectué avec 100 kilos sur le dos risque de vous envoyer chez le kiné, la résistance d’un élastique est trop faible pour réellement vous faire mal. En plus de ça, les exercices sont généralement très simples à reproduire.

Vous trouverez une quantité d’exercices assez incroyables sur Internet. Prenez ne serait-ce que 30 minutes chaque semaine pour faire votre petite séance de musculation chez vous, vous me remercierez dans quelques mois en voyant les résultats.

Petit aparté pour les coureurs et coureuses ayant comme objectif de perdre du poids grâce à la course. Déjà bravo ! Ensuite, la musculation pour vous est presque indispensable.

En courant vous allez faire fondre la graisse, c’est indéniable. Seulement, la course à elle seule ne suffira pas à compenser cette perte de gras par un gain de masse musculaire. Évidemment, vous ne serez pas tout flasque en courant, vous gagnerez en stabilité abdominale et vos jambes seront tonifiées.

Toutefois, la musculation permet d’harmoniser le tout en allant travailler des zones de votre corps qui ne sont peu voire pas sollicitées par la course.

Ci-dessous : Une vidéo vraiment intéressante pour des exercices du bas du corps avec un élastique de la chaine : WhyNot-Coaching

Une bonne crème pour gérer la récupération :

C’est surement le plus grand effet placebo du monde du sport. Les fameuses crèmes miracles censées vous faire récupérer deux fois plus vite, augmenter vos performances, doubler votre compte bancaire…etc.

Attention je ne dis pas que cela ne sert à rien, certaines plantes utilisées dans ces crèmes ont en effet des vertus reconnues et avérées. Ce que je critique c’est l’ultra-segmentation du marché. Aujourd’hui on retrouve des crèmes qui s’utilisent avant l’effort, d’autres juste après, d’autres plusieurs jours après, d’autres comme un traitement de fond tout au long de l’année… Bref on ne s’en sort jamais.

En réalité, de combien de crèmes avez-vous besoin ? Une seule je dirais.

A titre personnel j’utilise ce bon vieux baume du tigre. J’en mets avant les courses histoire de bien chauffer les muscles et après les courses et les grosses séances. La sensation de « brulure » par le froid est très agréable et je pense que ce produit est réellement efficace.

Certainement qu’il y a une petite part d’effet placébo là-dedans, j’en suis conscient. Mais toujours est-il que cela marche pour moi, alors c’est ce qui compte non ? Et très honnêtement vu le prix, on reste sur quelque chose de beaucoup plus honnête que ce que certaines marques se permettent de proposer.

Pour récupérer en réalité vous n’avez pas besoin de dépenser plus que ça. Je pense que 95% d’entre vous ne courent pas plus de 4 fois par semaine. Avec une pratique de ce niveau, les séances de cryothérapie, les automasseurs ou encore l’électrostimulation sont totalement inutiles.

Bien sûr si vous en avez les moyens et que cela vous fait plaisir, ne vous privez pas, mais ne considérez pas ces outils comme indispensables. Je m’entraîne personnellement entre 6 et 8 fois par semaine, on peut donc parler de pratique intensive. Je n’ai jamais fait la moindre séance d’électrostimulation, les athlètes du club que je fréquentais non plus, et mon coach ne me l’a jamais conseillé.

Comment ne plus être un mouton et reprendre le contrôle sur ses achats sportifs ?

Promis je ne cherche pas à transformer Osez Courir en un blog de développement personnel. Je compte simplement vous aider à ne plus vous faire avoir par les beaux emballages et les promesses de résultats de tous ces produits.

En sport comme ailleurs je suis convaincu que l’on gagne toujours à s’intéresser aux méthodes des meilleurs de notre discipline. Si vous écrivez, écoutez une conférence de Stephen King ou de George R.R. Martin. Si vous faites du foot, inspirez-vous de la discipline de Cristiano Ronaldo ou de Kylian Mbappé. Si vous courez, tournez votre regard vers Eliud Kipchoge et les autres stars des hauts plateaux africains. Là-bas, la course à pied retrouve ses lettres de noblesse. Une paire de chaussures, un short, un t-shirt et vous êtes un coureur. Point final.

Je vous conseille fortement de suivre les contenus partagés notamment par Julien Wanders sur Instagram. Vous verrez que l’élite mondiale porte une importance très faible à quels manchons de compressions mettre, ou à quel nouvel super accessoire de musculation ultra connecté utiliser. Comme si ce qui comptait réellement était le travail à l’entraînement… Bizarre non ?

-> Quelle est l’utilité des vêtements de compression dans la course à pied ?

Les seuls outils complémentaires à leur pratique sont ceux que je vous ai présenté : une montre GPS, des accessoires pour travailler le renforcement (Kipchoge ne travaille pas avec des élastiques mais avec un step, toutefois on peut supposer que les forts dénivelés rencontrés lors de ses sorties au Kenya constituent déjà une bonne partie de son renforcement des membres inférieurs) et de quoi bien récupérer.

On peut rajouter à ça un rouleau d’automassage, mais j’ai préféré ne sélectionner qu’un seul accessoire de récupération pour garder la liste simple est lisible.Je sais que cela peut sembler présomptueux de prétendre s’inspirer des meilleurs quand on n’est qu’un simple amateur. Pourtant, je pense que c’est là que se trouve la vérité.

La seule vérité en course à pied est celle du chrono. Que ce soit en compétition ou à l’entraînement c’est ainsi que l’on mesure la progression. Si certains êtres humains constitués comme nous de deux bras et deux jambes arrivent à s’approcher (voire à franchir) la barrière des deux heures sur marathon, c’est qu’il y a surement quelques points intéressants à tirer de leur manière de faire, non ?

Bien sûr vous n’allez pas dès demain vous lever à 5h30 pour 3H de sortie longue à 18 km/h. Mais en regardant les à-côtés, ce qui entoure la performance, on peut trouver une ligne directrice à suivre à notre niveau. Quelle doit-être votre priorité : avoir un équipement toujours plus à la pointe de la technologie ou bien réellement progresser ? « Moi je pense que la question elle est vite répondue. »

Avant votre prochain achat, posez-vous cette simple question : cet outil va-t-il m’aider directement à progresser ? Si vous avez du mal à répondre honnêtement oui, vous pouvez passer votre chemin. Une fois cette question en tête, tout devient plus clair. Est-ce qu’acheter un gilet de trail quand vous courez en zone urbaine va vous aider à progresser ? Difficile de répondre oui.

Est-ce qu’une paire d’écouteurs de sport haut de gamme à 300 euros va vous aider à progresser ? Certainement pas d’avantage que son équivalent vendu 10 fois moins cher. Cela ne vous interdit pas de vous faire plaisir de temps en temps. Sachez simplement pourquoi vous achetez tel accessoire, et n’espérez pas trouver des leviers de progression ailleurs qu’en vous-même.

Pour conclure, laissez-moi vous raconter l’histoire de cet homme : Il s’appelle Abebe Bikila, c’est un coureur éthiopien des années 60.

Lors des Jeux Olympiques de Rome en 1960, lui qui est alors engagé dans la garde impériale de l’Empereur d’Éthiopie se voit appeler en remplacement pour courir le marathon olympique. Depuis quelques mois il s’entraîne sous l’œil d’Onni Niskanen, un membre de la croix rouge passionné d’athlétisme qui croit avoir repéré là le nouveau phénomène de la course à pied.

Au départ de ce qui est son premier marathon officiel, Bikila se présente sur la ligne de départ… pieds nus. Le jeune homme n’a jamais couru chaussé et a au fil du temps développé une corne sous les pieds si épaisse qu’elle le protège des blessures.

Encore inconnu du public, Bikila réalise une course hors norme. Au 41eme kilomètre, il décroche le favori à la victoire finale et s’envole seul vers un titre olympique et un nouveau record du monde de la distance en 2 heures 15 minutes et 16 secondes. Il devient au passage le premier athlète d’Afrique noire à décrocher l’or olympique.

Son chrono a depuis été battu un nombre incalculable de fois. Mais pour son histoire, sa simplicité et les valeurs qu’il représente, Bikila est resté dans la légende de notre sport. Alors que retirer de cette histoire ? Que le plaisir en course à pied ne doit pas venir de votre équipement ou de vos accessoires mais de votre pratique. De ce gout de l’effort, des limites sans cesse repoussées, des peurs sans cesse dépassées.

La course à pied est un sport tellement pur. Passez le pas de votre porte à petites foulées et vous voilà devenu un coureur. La marque de votre montre GPS ou de vos chaussures importe peu. Concentrons-nous sur ce qui fait la beauté de notre sport. Car c’est pour ça que l’on aime tant courir.

Retrouve Sami sur le site https://le-lievre-en-baskets.com/. 😉 

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