Comment avoir des hallucinations en trail ?!

Nous sommes en 2015, l’édition de l’UTMB se déroule de la plus belle des manières, les coureurs franchissent un à un la ligne d’arrivée, extenués par l’effort qu’ils viennent de produire et l’immense fierté d’avoir accompli un si grand exploit.

Tapis dans l’ombre, plusieurs chercheurs approchent doucement 48 des coureurs ayant franchi la ligne d’arrivée et leur demande simplement si pendant leur course, ils ont eu des hallucinations auditives, visuelles ou tout autre trouble anormal.

56.3% d’entre eux, soit un peu plus d’un sur deux, répondra avoir été victime d’une hallucination pendant cette course (le lien de l’étude est disponible en cliquant juste ici).

Mais qu’est-ce qu’une hallucination ? Pourquoi les traileurs semblent être les seules victimes de ce phénomène ? Après tout, un marathon pousse également dans ses retranchement, un Ironman aussi et pourtant ce phénomène est très rare lors de ces événements…

Que faire si jamais tu es victime d’une hallucination pendant une course et comment prévenir et éviter cela, avant que cela ne puisse devenir dangereux ?! Je te propose de découvrir tout cela dans l’article ci-dessous et également la solution si tu cherches à avoir des hallucinations ! 

Qu’est-ce qu’une hallucination ?

Tout au long de cet article, je vais bien évidemment me concentrer, principalement, sur les hallucinations qui touchent les coureurs. Il existe plusieurs catégories d’hallucinations avec comme déclencheur de nombreuses causes variées, mais je vais partir du principe que sur la ligne de départ tu n’as pris aucune substance pouvant être à l’origine de ces phénomènes et que tu es en parfaite santé… Bien que la santé mentale soit relative lorsque tu t’apprêtes à partir sur une course de plus de 100 km, grand fou ! 😉

Pour définir ce terme, je me suis basé sur celle donnée par le site passeport santé qui me semble être bien plus pertinente que celle que je vais te donner juste après :

« Une hallucination se définit par une perception erronée d’un stimuli qui n’existe pas, l’information n’est donc pas réelle »

Passeport santé

Pour la traduction made in Alex : ton cerveau qui n’est pas dans son état normal, pour X ou Y raisons, a l’impression de recevoir une information qu’il traite alors qu’aucune information ne lui a, en fait, été transmise.

Livre Tor des géants : trail ultime

Par exemple, dans le livre «  Tor des géants : Trail ultime » de Grégoire Chevignard, son cerveau semble recevoir comme information qu’un renard est en train de fumer une clope devant lui, or à aucun moment les yeux n’ont détecté cette information, ce qui me semble plutôt logique !

—>Mon avis sur le livre « Tor Des Géants : Trail Ultime » de Grégoire Chevignard

Les traileurs sont, dans la grande majorité des cas, touchés par des hallucinations sensorielles (qui touchent les 5 sens) et principalement par les hallucinations auditives et visuelles.

Quelle est la cause principale des hallucinations ?

Un effort prolongé met le corps à rude épreuve, rajoute une petite dose de sommeil en moins et tu obtiens une petite hallucination !

La cause principale des hallucinations lors d’un ultra-trail, et tu l’auras deviné en regardant des récits de courses montrant certains coureurs plus proches de l’état de zombie que de coureurs en pleine forme : le manque de sommeil.

Le sommeil est un élément indispensable pour le bon fonctionnement du corps humain et ce n’est pas pour rien qu’il est recommandé de dormir entre 7 et 9h chaque nuit en fonction de chaque individu. Or, lors d’une compétition, les heures de sommeil se comptent généralement sur les doigts de la main et ajouté à cela la fatigue due à l’effort, cela pousse nécessairement l’organisme dans ses retranchements.

—> Le sommeil est-il indispensable en course à pied ?

Troubles du sommeil, perte de l’appétit, troubles de l’attention, troubles de l’humeur, manque de lucidité, hallucinations… les symptômes d’un manque de sommeil sont nombreux.

D’ailleurs, si nous reprenons l’étude citée dans l’introduction, 78 % des coureurs atteints d’hallucinations étaient somnolents lors de ce phénomène.

Voilà pourquoi, à contrario, sur marathon ou encore lors des Ironman, les participants ne sont pas victimes de ce phénomène, car les épreuves ne durent que quelques heures contre des journées entières pour les Ultra-Trail. Pour information, les coureurs de l’UTMB ont 46 heures et 30 minutes pour réaliser la course, soit deux jours sans réel cycle de sommeil, et sur une course comme le Tor des Géants, la barrière horaire est de 150 heures soit un peu plus de 6 jours sans une bonne nuit complète !

Les hallucinations sont-elles dangereuses ?

En soi, les hallucinations ne sont pas dangereuses, c’est un phénomène qui ne dure généralement que quelques secondes et prête plus à sourire qu’à s’inquiéter. En fait, c’est le comportement qui en découle qui peut devenir dangereux. 

Certaines hallucinations peuvent être un peu plus terrifiantes que d’autres et il est déjà arrivé de voir des coureurs se sentir attaqués par ce qu’ils voyaient et les écarts de direction sur certaines portions en chemins et notamment en montagne peuvent être tragiques.

Running

Imagine simplement notre bon vieux coureur Jean-Alphonse en pleine course sur un chemin un peu escarpé le long d’une falaise qui voit soudainement un ours l’attaquer à sa gauche, un petit écart pris de panique et c’est la chute.

Un autre exemple plus parlant : c’est également le même phénomène que lorsque tu conduits un peu fatigué, que tu sembles apercevoir quelque chose sur la route et que tu donnes un coup de volant, faisant un écart, pour finalement t’apercevoir que ce n’était qu’une feuille…

Le plus dangereux reste souvent le terrain !

Comment prévenir les hallucinations ?

Il n’y a pas de solutions miracles ! Il faut combattre le mal par le mal et la seule solution est de dormir, notamment si tu viens d’être victime d’une hallucination. Ce paramètre devient bien sûr une donnée plus facilement maitrisable avec l’expérience, je te l’accorde.

Micro-sieste, sieste, quelques heures de grappillées quand tu es dans une base vie… soit à l’écoute de ton corps et n’oublie jamais que, parfois, il vaut mieux ne prendre aucun risque et se faire éliminer à cause d’une barrière horaire et retenter sa chance l’année d’après, que mettre sa vie en danger.

Attention tout de même aux micro-siestes qui peuvent être dangereuses notamment si tu es en mouvement où même des athlètes de haut niveau comme Scott Jurek sont parfois à deux doigts de la catastrophe, en se réveillant juste avant la grande chute ou sauvés par un de leurs compagnons de course, comme ce dernier le décrit dans sa tentative de record sur le sentier des Appalaches, dans son livre « Nord ».    

Voilà, maintenant tu sais tout sur ce phénomène qui touche chaque année des milliers de traileurs. Je te rassure, évidemment les histoires tragiques sont très rares et le plus souvent cela te donnera plus une bonne raison de rire lors de tes repas de famille.

Je te souhaite une bonne continuation cher oseur. Pour ma part, je vais voir ce que Kilian Jornet fait en tutu sur mon balcon !

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