10 km de Courir à Grenoble : la définition du second souffle.

Trois jours après cette course, je pars de cette ville qui m’a vu grandir, qui m’a enseigné ce qu’était la course à pied, mais également qui m’a bien fait suer lors de mes sessions d’entrainement!
J’en connais tous les recoins, j’ai couru dans presque toutes les rues de cette belle ville, parcouru quasiment toutes les montagnes qui l’entourent… Et si aujourd’hui je réussis encore à progresser dans le monde du running, c’est grâce à tous ces faux-plat, ces pentes, ces descentes

Alors comme dernière session de running avant de partir définitivement de cette ville j’ai décidé de courir les « 10 km de Courir à Grenoble », et ce pour deux raisons toutes simples :

La première : le parcours de cette course traverse une grande partie de Grenoble, ce qui pour moi, grand nostalgique, me permettra de quitter la ville par la grande porte !
La deuxième raison encore plus symbolique : le parcours ressemble énormément au parcours de « La course de la résistance », la toute première course chronométrée que j’ai faite il y a maintenant un an ! La boucle sera ainsi bouclée !

Mais pour réellement partir par la grande porte, je vise l’amélioration de mon record des « 10 km du muguet » (42.35 minutes), et surtout j’aimerais terminer cette course en oubliant la déroute des « 10 km d’Echirolles », course qui me hante encore !

Terminons-en avec l’introduction !

Je suis actuellement sur la ligne de départ, je regarde droit devant moi, j’ai rendez-vous avec mon histoire de coureur ! Aujourd’hui sera soit un jour de succès, soit une cruelle déception. Dans tous les cas, la réponse arrive dans moins de 45 minutes.

10 km courir à Grenoble : 5 km qui annoncent le pire

La course débute à une allure rapide, peut-être trop rapide. Le nombre de coureurs que je doublerai par la suite, victimes de l’effet de foule,
confirmera cette théorie. Quant à moi, encore une fois je n’ai rien pour vérifier mes temps de passage, je continue comme à mon habitude de courir aux sensations.

Après quelques regards à droite et à gauche, il semblerait d’ailleurs que je sois presque le seul à le faire parmi les coureurs qui vont à mon allure.

Pourtant connaitre son corps me semble être la base, plus que de faire confiance à un appareil électronique qui ne connait pas notre réel état. Mais ceci est un autre débat !

Je remonte donc, pendant les deux premiers kilomètres, la file de coureurs sans aucun souci. Le parcours nous fait emprunter des routes plutôt larges, les coureurs s’écartent volontiers, je n’ai vraiment rien à redire dessus !

Mon seul défaut à ce moment donné de la course c’est l’état de mes jambes.
Elles sont lourdes comme déjà épuisées par l’effort qui s’annonce. Pourtant cette semaine je n’ai couru que trois fois en endurance fondamentale, l’échauffement a été fait dans les règles. Je ne comprends pas vraiment mais peu importe je serre les dents, avec de la chance cela va passer !
Je dépasse à deux reprises les bénévoles qui aident des personnes handicapées à parcourir les 10km. Encore une fois, je leur tire mon chapeau.

Sur chacune des courses où l’ai l’occasion de voir cela. ie suis totalement impressionné par cette bonté de cœur. Un grand bravo à eux.

Puis, finalement arrive le 4ème kilomètre et des petites crampes d’estomac commencent à apparaitre. Le fantôme des 10 km d’Echirolles revient et j’imagine déjà le pire pour la suite de la course. Si jamais des crampes d’estomac trop importantes venaient à apparaitre maintenant, la course serait définitivement terminée pour moi. Plus aucune chance de battre mon RP. Terminer 5 km avec des crampes serait quasi mission impossible !

10 km courir à Grenoble : Ne jamais baisser les bras !

Soudainement, j’entre dans une nouvelle course. Ce ne sont plus mes jambes qui me portent, mais ma tête. Tout se joue dès à présent au mental, ne surtout pas baisser les épaules, signe d’abandon, mais garder la tête bien haute. Je suis encore dans la course.

Je fixe devant moi un groupe de coureurs qui se trouve à une cinquantaine de mètres de moi et m’interdis de leurs laisser ne serait-ce qu’un mètre de plus. Je dois garder la même allure qu’eux !
Je ne veux pas et je ne terminerai pas mon périple à Grenoble par un terrible échec. Je dois m’accrocher, ne serait-ce que pour toutes les personnes qui m’encouragent, pour tous ceux qui me suivent également, mais surtout pour moi-même.

Je repense à tous ces entraînements depuis les 10 km d’Echirolles, ces sorties cinq fois par semaine peu importe la météo, toutes ces fois où je suis rentré à la limite de l’évanouissement après une grosse sortie, toutes ces fois où j’ai imaginé, lors de mes sorties, ce moment que je suis en train de vivre !

Je ne peux abandonner. Nous en sommes à présent au 8ème kilomètre et un coureur choisit parfaitement ce moment-là pour me doubler.

Cela tombe bien, je m’accroche à lui et accélère. J’oublie toutes douleurs, mes jambes lourdes, mes crampes… C’est décidé, aujourd’hui je repars avec un record en poche.
On remonte ensemble petit à petit la file de coureurs jusqu’au 9ème kilomètre, quand soudainement j’entends un spectateur crier à un coureur :

« Allez, comme à l’entrainement ! Tu fais le dernier kilomètre en 3.50 minutes !

Cela me rebooste, car récemment à l’entrainement j’ai réussi à descendre à 3.45 minutes le kilomètre. Je mets donc les bouchées-doubles, tout comme le coureur que je suis jusqu’à maintenant. Nous nous retrouvons côte à côte pour ces derniers mètres. Il tente de me décrocher en accélérant légèrement mais je ne lâche pas, bien au contraire je suis le rythme avec une
facilité déconcertante!

Je suis moi-même surpris de cette facilité qu’a mon corps à accélérer alors qu’une dizaine de minutes plus tôt j’étais presque en train d’agoniser. Serait-ce finalement ce que tous les coureurs surnomment « Le Second Souffle »?

Peu importe, il ne reste plus que 500 mètres, un virage, puis un deuxième. Le micro du speaker commence à se faire entendre, je n’engage pas immédiatement de sprint, je reste tranquillement à côté de mon compagnon de course, aux aguets si jamais il décide de partir !

Finalement nous arrivons à l’entrée du dernier virage. Juste avant la ligne droite j’entends un souffle sur ma gauche. Ah non ! On ne s’est battu tout ce temps avec mon conçurent de droite pour qu’un troisième coureur nous double sur le final !!

Je lance donc mon sprint, personne ne semble me suivre. Peu importe, je ne connais pas encore le temps, chaque secondes peut être importante. J’aperçois finalement l’arche de fin et Gaëlle sur le côté qui me montre le chrono avec insistance. Un petit regard dessus et ce que je vois
illumine mon visage !

«41.31 Minutes»

Je vais battre mon record ! C’est maintenant une certitude. Je ne cours plus, je bondis. J’ai l’impression de voler. Je n’ai même plus l’impression d’être en course, je suis sur un petit nuage. D’ailleurs la photo ci-dessous le prouve. ! Regarde mon visage et celui des autres coureurs : tu le vois, ie suis un homme heureux !

10 km courir à Grenoble : En route vers une nouvelle étape

41 minutes et 43 secondes et 99ème sur 766 coureurs.
Le voici donc mon tout nouveau temps de référence sur 10 km ! Incroyable au vu du parcours de cette course. J’ai vécu un réel ascenseur émotionnel, mais surtout je vis cela comme une réelle reconnaissance !

Pourquoi une reconnaissance ?

Car il y a maintenant un peu plus d’un an, je courrais mon tout premier 10 km, seul sur les berges de l’Isère en décembre 2015, en 1 heure et 10 minutes ! En Janvier 2017, mon record sur 10 km était de 45.50 minutes !

Mais je me suis battu. J’ai énormément lu, j’ai énormément appris de beaucoup de coureurs que je remercie énormément. J’ai continuellement remis en cause ma façon de entrainement… Quand je compare mes séances aujourd’hui à celle d’il y a un an, je ne faisais pas de fractionné, ni de séances en côtes ou d’endurance fondamentale, de PPG

Quand on s’entraine seul, on est vite considéré à tort ou non (tout dépend du point de vue) comme un coureur amateur. Et quand on dit aux autres que l’on s’entraine 5 à 6 fois par semaines, on a le droit à toutes sortes de remarques comme « Tu en fais trop », « tu vas te bousiller la santé », « tu es un inconscient »

Après deux ans de course à pied, j’ai pris l’habitude de courir aux sensations, j’ai un plan prédéfini mais si je ressens le besoin de faire du fractionné le jour où je suis censé faire de l’endurance fondamentale, tant pis !

De même si je sens que mon corps a besoin d’une pause, je ne vais pas courir, à contrecœur certes, mais ma santé est toujours prioritaire.

Ce parfait mélange m’a permis après deux ans et demi de course à pied intensive, de ne connaitre aucune blessure. Alors oui, il m’arrive d’avoir comme tout le monde des petits bobos qui durent quelques jours, mais je n’ai jamais eu le besoin de voir un médecin ou de stopper le sport plusieurs mois et je croise les doigts pour que cela continue !

S’entrainer seul n’est pas toujours facile, tout un tas de questions apparaissent : est-ce que je progresse réellement ? Est-ce que je fais réellement les bons exercices ? … II faut savoir perpétuellement se remettre en question, admettre qu’on fait par moment les mauvais
mouvements, accepter les critiques, revoir son plan d’entrainement entièrement

Mais je souhaite à chacun de vivre cela, car continuellement apprendre, changer un tout petit détail pour gagner quelques microsecondes est ce qu’il y a de plus gratifiant.
Avec les chronos, les records, les défis, on acquiert une certaine estime de la part des autres et aujourd’hui je n’ai plus le droit à tous ses reproches. Au contraire, on parle même de moi aux autres avec respect et admiration et encore plus important, certaines me suivent, se servent de mes progrès pour se motiver et affronter de nouveaux défis, et ceci est pour moi la plus belle des victoires !

Bien sûr, je ne prends pas la grosse tête, bien au contraire. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore 98 personnes bien meilleures que moi sur cette course et des milliers à travers le monde !
Cette pensée me permet juste de continuer à te fournir toujours plus d’articles pour à mon tour aider toutes les personnes qui, un jour comme moi, vont courir un 10 km en 1h10 et se dire « Un jour, je gagnerai un 10 km! »

Alors si toi aussi tu lis mes récits, tu cherches la motivation, n’écoute que toi-même et ton corps, et peu importe les barrières que certaines personnes vont mettre sur ton chemin (par envie de te protéger, pour bien faire…), si tu apprends continuellement, si tu cherches toujours à
progresser, alors un jour ces mêmes personnes te soutiendront.

N’aies pas peur d’y aller ! On n’ qu’une vie et il n’y a que toi qui peut la vivre !
Merci. Un grand merci à Grenoble, à tous les grenoblois ! Ce blog est à tout jamais pour vous.

Nos chemins se séparent, mais je ne m’en fais pas, l’appel des alpes me fera forcément revenir €
Pour ma part, mon prochain objectif sera la fameuse barre des 40 minutes sur une distance de 10 km et surtout je devrai apprendre à repenser mon alimentation la veille et le matin des jours de courses pour contrer ces fameuses crampes.

Alors ? On relève le défi ensemble ? N’hésite pas à partager l’article à tes amis

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