Vous savez, par moment, vous ressentez au fond de vous-même que cette course n’est pas faite pour vous, mais pourtant vous y allez quand même.
Peut-être par folie ? Peut-être par goût du risque ?
Peu importe la raison, vous mettez les deux pieds sur la ligne de départ et regardez droit devant vous, les doutes de ces derniers jours se dissipent. P&ßOmporte le résultat, aujourd’hui je vais en apprendre encore un peu plus sur moi; aujourd’hui je vais tenter de passer sous la
barre des 4 minutes le kilomètre !
Les entrainements ont été dans l’ensemble encourageants. Seule, une petite blessure que je traine depuis deux semaines peut devenir un réel problème pendant cette course.
Heureusement j’ai pris énormément de repos ces derniers jours pour la préserver, et me préserver surtout !
L’immensité de la foule m’impressionne également, nous serons plus de 2500 coureurs sur la ligne de départ, loin des coureurs de ma dernière course sur les 10 km de Grenoble. Ça annonce un départ compliqué en plein milieu de cette foule !
10 km de Montpellier : un départ compliqué mais encourageant
Le coup de feu est donné.
Nous voici partis à toute allure dans les rues de Montpellier. Je ne vais pas te mentir, ce début de course est compliqué, il y a du monde, des gens surgissent de nulle part devant toi, te faisant presque tomber, se faufilent dans des espaces où ça ne passe pas, bref c’est l’anarchie!
Heureusement cela ne dure que le premier kilomètre. Une fois le groupe un peu dissipé, je peux de nouveau me concentrer pleinement sur ma course qui, pour la première fois, ne se fera pas aux sensations mais au rythme de ma montre, dont le test arrive très bientôt sur le site !
Je passe le premier kilomètre en 3.57 minutes, un peu trop vite mais seulement à 3 secondes de l’objectif visé. Je suis donc pleinement confiant pour la suite ! Le deuxième d’ailleurs sera passé en 4.01 minutes, le rythme est là.
Étonnamment, je n’arrive pas à rejoindre le meneur d’allure du 40 minutes; au contraire, malgré mon rythme régulier, l’écart avec celui-ci semble grandir. Va-t-il trop vite ? Je ne sais pas vraiment, mais son drapeau disparaît petit à petit au loin de cette longue ligne droite.
Parlons-en d’ailleurs, de ces deux longues lignes droites qui, comme prévu, sont un réel brise-moral pour tous les coureurs. Car il s’agit d’une seule boucle de plusieurs kilomètres avec une légère brise de dos puis de face.
Personnellement je ne supporte pas les lignes droites, elles me dépriment mais je suis forcé de constater que c’est le parcours idéal pour établir un record ! D’ailleurs je passe le 5º kilomètre en 20.01 minutes, que demander de plus ! Je suis idéalement placé, j’en ai encore sous le
capot pour faire l’effort sur le dernier kilomètre, surtout que je vois, grâce à cette boucle, plusieurs minutes derrière moi le meneur d’allure des 45 minutes, mon temps en janvier 2017 et cela me re-booste pleinement !
10 km de Montpellier : je paye le fait d’être encore un débutant
Les deux kilomètres suivants restent sur le même temps, je regarde même ma montre au septième pour m’apercevoir que le temps est correct.
Un rapide calcul dans ma tête me fait même comprendre que 40 minutes est encore
largement jouable. Cela tombe bien, un collègue qui sert de lièvre pour l’un de ses amis et qui vise également moins de 40 minutes est juste devant moi, je m’accroche au wagon seulement quelques mètres.
Puis un coup de poignard me percute en plein dans l’estomac, j’ai le souffle coupé, je suis obligé de me courber. J’ai du mal à reprendre mon souffle, je ralentis la cadence et laisse de précieuses secondes défiler ainsi que des dizaines de coureurs me doubler!
Je trottine presque. S’ensuit une lutte avec moi-même pour ne pas abandonner.
Je trottine légèrement sur le côté pour rejoindre le trottoir et m’arrêter, mais alors que je commence à ralentir le rythme, je me rappelle que jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais abandonné une course ! Ce ne sera pas celle-ci qui me fera flancher.
Je repars donc à un rythme plus calme malgré la douleur; peu importe, je veux juste finir cette course et rentrer chez moi. Voir tous ces coureurs me doubler est dur, mentalement. Je passe devant mon coach d’athlétisme le regard vers le bas, honteux de ne pas tenir le coup après toutes ces séances.
Puis après de longues minutes, mon supplice prend enfin fin, je franchis la ligne d’arrivée en 42.32 minutes à ma montre.
10 km de Montpellier : j’ai cru que j’allais m’évanouir
Mais le plus dur restait à venir, car une fois franchie la ligne, je ne me sens réellement pas bien, je suis faible, je fais quelques pas et rejoins mes collègues d’athlétisme.
Je ne réponds pas, leurs paroles résonnent dans mon crâne et je finis par partir comme un voleur, à la recherche d’un endroit où me poser ou d’un poste de secours. Car après quelques secondes de marche seul, ma vision se voile et se floute, je suis totalement désorienté, je ne sais plus du
tout où je vais.
A ce moment-là, je pense à une seule chose : je vais tourner de l’œil et m’écrouler au
milieu de cette foule ! Je ne veux surtout pas m’asseoir car on m’a régulièrement dit que dans ce genre de moment, il valait mieux continué à marcher.
Toujours à la recherche d’un poste de secours, je continue comme ça pendant environ une minute, ce qui m’a semblé durer une heure entière avant que finalement, mon corps se remette dans son état normal. Seule une belle migraine reste présente.
Un bon petit passage au stand, une petite heure plus tard et tout redevient normal.
J’ai officiellement fait ma première hypoglycémie !
NB : Finalement, moins d’une semaine après, je suis victime d’une gastro. Conséquence ou explication de ce qui vient de m’arriver, je pense que cela explique mon mauvais état, surtout si j’avais déjà une petite gastro en préparation !
10 km de Montpellier : ce qui ne nous tue pas nous rend-il réellement plus fort ?
Je termine donc 359º sur 2311 coureurs, une belle performance pour certains, un
désastre pour d’autres.
Pour vous donner un ordre d’idée, en 40 minutes, j’aurais terminé 220€.
J’assume entièrement ce raté, cela fait quelques temps que je répète qu’il faut que j’envisage d’autres aliments pour le petit- déjeuner, peut-être même d’une marque sportive pour m’apporter réellement ce dont mon corps a besoin pour une course de cette intensité. Un gel peut être également envisagé juste avant la course.
Énormément de solutions peuvent être apportées à ce problème; à moi de tester le tout avant la prochaine course ! J’ai appris une belle leçon malgré tout, mon corps m’a fait comprendre que pour franchir la barre des 40 minutes, il n’allait plus falloir que je me comporte comme le simple coureur que je suis actuellement.
Il allait falloir que je franchisse un cap, un nouveau niveau pour atteindre ce but !
Je garde également en tête ce 5 km en 20.01 minutes plus qu’encourageant, ainsi que les 2 qui ont suivi.
Normalement, dans ma tête, ce 10 km était le dernier de la saison. Au vu de ma cheville qui semble rétablie après deux semaines de repos et cette hypoglycémie, il est temps de prendre un peu de repos !
Mais si tu me connais, tu sais que je suis le premier à changer d’avis. Une nouvelle course peut très bien se greffer à mon planning d’ici le 1er janvier 2018. Et puis entre nous, qui reste sur un échec ?
Une chose est sûre, dès mercredi, je retourne à l’entraînement.